Le Festival d’Avignon lèvera bientôt son rideau dans la torpeur provençale. «Je suis toi dans les mots», écrivait le poète palestinien Mahmoud Darwich rêvant d’horizons de paix. «Cela pourrait être la devise du Festival, depuis près de huit décennies fulgurantes», éditorialise son directeur, Tiago Rodrigues. Celui-ci fait la part belle à la langue arabe pour la 79ème édition de la manifestation française dédiée à la création théâtrale. Formé comme comédien, le metteur en scène Tiago Rodrigues compte parmi les auteurs de théâtre dont les textes, souvent joués, aboutissent la plupart du temps à une publication, aux Solitaires intempestifs. En hommage à son père journaliste, ce sera le cas de No Yogurt for the Dead, autour du pouvoir du récit, à voir à la Comédie de Genève en novembre.
En Suisse romande, les créations dévoilent leurs atouts sur différents plateaux, à partir ou non d’un texte de théâtre, rarement publié. On dénombre en effet peu de maisons d’édition, ou collections théâtrales, qui anticipent ou prolongent l’éphémère du spectacle. Fort de ce constat, Le Courrier dédie six pages estivales aux écritures dramatiques depuis 2017, en partenariat avec l’université de Lausanne.
Cette année, deux des textes sélectionnés ont été écrits en partie dans le cadre de la résidence d’auteur·es dramatiques francophones en Valais, salutaire incubateur: une fiction afrofuturiste inspirée de la tuerie d’Orlando, et une réécriture du mythe de Médée, mère infanticide, dont on pourra lire un extrait en Der du journal. Pour compléter la série, l’idylle mystérieuse d’une mère célibataire côtoiera une fable autour des seins, ou encore l’activisme climatique face à la fonte des glaciers. Mais ce lundi, place aux arcanes du pouvoir avec La Politique du pire d’Adrien Barazzone, à l’heure du déboulonnage de statues, avec notre premier Inédit de l’été. Bonne lecture.